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entrerdanslalumiere

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15 juin 2008

COMA-REVE

C’était sous d’autres cieux, en d’autres lieux, dans un pays proche, en des temps comme lointains…. Je ne sais pas, je ne sais plus…

Un pays riche et fier, où un ménestrel chantait, depuis longtemps et sans espoir … :

-« rasez les Alpes, qu’on voit la mer…. »

Sous ce ciel là, dans le lit blanc d’une chambre blanche, une fille dort, d’un sommeil étrange…

Dans son étrange songe, ondulent des murs, gondolent des rideaux, balance le lit, comme un bateau …

Ooooohhhhh…..Rasez donc les Aaaaalpes, qu’on voit la Meeeeer ….murmure le vent à son oreille, qui l’emporte avec le lit, la chambre et les rideaux, par delà les pics neigeux, les plaines verdoyantes, les vallées profondes et les larges rivières….

S’envole la chambre blanche, avec dedans le lit, et la fille au sommeil étrange, vers d’autres cieux, vers d’autres lieux….

Le Rêve est si fort, que la chambre s’y pose, toute claire, et ouverte à la lumière, sur la falaise battue par les flots…Je ne sais où, je ne sais plus…

Et la fille en sommeil se lève, et ouvre ses grands yeux vides sur son rêve, tout ça si beau dessous, et le ciel…partout.

On ne raconte pas les rêves étranges, n’est ce pas ?

Cela se tait, cela se cache au fond de soi !

On ne dit pas des choses folles, comme le soleil, qui jetterait un pont de Lumière jusqu’aux pieds d’une fille aux yeux et à la tête vide…

Ni les peu probables et géants démons bleus et hurlants, qui viendraient de nul part, juste pour l’écraser…Cela ne ressemble à rien ,même dans un rêve étrange, ces ponts de Lumière, qui viennent du soleil, ça n’a pas, comme ça, d’horribles monstres dessus, qui hurlent de colère et de haine…

Et quand tout ça se décroche, et quand ça tombe lentement dans la mer, cela n’éclabousse pas ainsi les filles, et les lits, et les chambres d’une eau  qui coule partout….C’est sur !!

Et une fille, même aux yeux et la tête vide, cela ne devient jamais, comme ça, tout d’un coup, un minuscule pantin de papier tout mouillé….

Et puis, un pantin de papier, même tout mouillé, cela n’a jamais une source d’eau magique, si claire, si cristalline qui jaillit soudain de sa bouche…..Oh non.. !!

De plus, une si jolie source, au chant si doux, cela ne peut ainsi creuser la terre et le rocher, comme un acide, dans une buée légère…. !!

Cela n’existe pas !!! Tout le monde sait ça !! Pas plus que les fourmis de dix-huit mètres, les dragons, les fées et le reste….

Pourtant….Pourtant, le pantin de papier suit en tremblant le trajet crépitant de son impossible source…

A travers champs, par monts et par vaux, il va…Il longe les chemins, coupe les sous-bois…et va en plein soleil sur la roche dure, jusqu’à cette longue cascade, qui sort de lui au travers de la falaise…et s’irise, là, tout en bas dans les vagues….

Et pourquoi, par quelle magie, tourne- t’il maintenant dans le vent, lentement, accroché au ciel, au bout d’un fil d’argent… ? pendu au dessus des flots, avec sa source qui se marie à la cascade, jusque dans la mer… ?

Dites, dites moi pourquoi… ?.Comment couper le fil qui emmène dans l’angoisse des choses qu’on ne comprend pas ??...

Une grande flaque d’Or s’étale….tout s’apaise….Elle est luisante et douce, comme une huile…et s’étire jusqu’au loin….Là-bas, les pans de la falaise s’écroulent en silence, dés que cet Or la touche.…Paix, tranquillité sereine dans la brise légère..

Et soudain dessous , ce bruit….C' est « papa-bon-dieu », tout barbu, celui d’avant, sur son petit caboteur cahotant…imprudent, l’inconscient pêcheur distrait qui n’entend ni les cris, ni les sanglots emportés par le vent….Non… ! Oh non… !!..Et danse la canne, la canne à pêche et le chapeau……

Et ce grand bateau blanc, avec dessus cette foule en fête, ces amis des jours d’antan, leurs prêches, leurs prières et leurs chants, qui toisent comme des étrangers, apitoyés ou méprisants le petit pantin perdu qui flotte , et tourne dans le vent, pendu à son fil d’argent…..

Ils ont entendu, oh oui…!!Mais ils n’ont pas écouté, ils n’ont pas voulu voir, là-bas, les rochers s’écrouler dans les flots…..Ils sont rentrés, moqueurs, dans l’Or de la mer…et l’Or les a dissous… ! ! !

Il a juste gardé sur son dos luisant, comme un clin d’œil énigmatique,  les canotiers, les confettis, les serpentins, et des centaines de ballons multicolores….

C’était si triste qu’ils aient ri…c’était si beau, tout ça , dansant dans les rayons du soleil, avec ce bleu profond, tout autour…

……Et maintenant, dites….Dites moi comment raconter ce Poisson, énorme comme une montagne, si paisible et tendre qui a émergé leeeen-temeeent, ...làaaaa…., entre les larmes du pantin, ….et qui l’a regardé avec tant d’amour, respirant une paix si étale…..

Il a aspiré, longuement, l’immense lac d’huile dorée et tranquille qui brillait sur l’eau, et avec lui, les ballons, les confettis, et les chapeaux…

Il en est devenu immense…jusqu’à l’horizon….

Un Poisson haut comme un mont, scintillant et nacré, grand comme la mer, comme un pont vivant, de la falaise jusqu’à la Lumière de là-bas, au bout du monde…..Merveille, oh merveille d’amour et de paix….

Dites moi pourquoi le pantin au yeux vides, mouillés de larmes est devenu la fille aux longs cheveux roux, debout sur l’herbe de la falaise, devant son Pont-Poisson-d’Or…

Le vent dans la tête, du silence plein le cœur, et ce sourire de bonheur sur les lèvres, elle a fait  Le Pas, elle a sauté a travers le vent, à travers le vide, à travers sa tête, et sa mémoire, et son passé....elle c’est mise en marche… ! ! !

C’est une fille qui se réveille d’un long sommeil de mort, et du dernier de pleins d’étranges songes… dans le lit blanc de la chambre blanche d’un hôpital inconnu….

Sous d’autres cieux, en d’autres lieus, mais peu importe….

Un pays riche et fier, ou, depuis longtemps, et sans espoir, croyait-on…un ménestrel chantait : « rasez, rasez les Alpes, qu’on voit la mer…. »

Voilà…..Une petite histoire… !

Une petite histoire vraie, celle de la fin d’un étrange et long voyage que j’ai fait, le jour ou je suis « morte »…..et pendant un coma….

Faites de ce conte là ce que vous sentez.... prenez le contre votre coeur, si vous pouvez..!! il est chaud, il est tendre, il a  changé tout mon regard sur le monde....Celui çi...et quelques autres ..ineffables!!.

Je vous l'offre en partage....

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